Session C7 – Baignade en rivière urbaine


11:15

AUTEURS

MOUTIEZ Julia

France

Résumé : [session « Baignade en rivière urbaine »] Cette communication se penche sur la double « reconquête » des cours d’eau urbains depuis une quarantaine d’années. D’un côté, les berges deviennent des espaces publics centraux des villes qu’elles traversent » (Pradel, 2010), de l’autre, le « milieu » aquatique est « restauré » (Thébault, 2019). Je fais l’hypothèse qu’une nouvelle étape de cette « reconquête » est en train d’être franchie, puisque cette division est remise en question par le retour de la baignade en eau libre dans les pratiques habitant·es et les politiques publiques. Je me pencherai sur le cas parisien (Moutiez, 2021) pour montrer comment la baignade urbaine enclenche un processus de publicisation (Moutiez, 2024; Terzi & Tonnelat, 2017) de l’espace fluvial dans son entier. L’ouverture au public de ces espaces passe par différentes phases de négociation, et l’élaboration de dispositifs de baignade formels et informels. Ceux issus de l’action publique, type « équipement » ou « évènement », conditionnent l’accès à l’eau par des limites de temps ou d’espace, tandis que ceux de type « pirate », informels, jouent sur la présence massive de personnes à l’eau pour déjouer temporairement la répression de cette pratique. Ces dispositifs se pérennisent sur place comme dans les imaginaires, et participent à réinterroger le partage des usages actuels des cours d’eau à différents niveaux. Cependant, l’interdiction de baignade est maintenue, et l’ouverture de ces espaces reste conditionnelle, contingente, incertaine voire révocable.


11:35

AUTEURS

TAÏROU Léopoldine, PAUL Alice, DANGI Pankaj, BROWN Ninon, ECORSE Augustine, LANOË Elven, THOMAS Marie-Florence

France

Résumé : Dans le contexte du changement climatique et d’urbanisation croissante, les plans d’eau et rivières urbains sont reconsidérés pour des usages récréatifs, tel que la baignade. Ce travail réalisé dans le cadre du projet URB-Bain, évalue les défis de la réintroduction de la baignade dans les eaux urbaines, en prenant la ville de Metz comme exemple. Elle examine les risques sanitaires et la diversité microbienne dans les rivières urbaines, en se concentrant sur la variabilité spatiale et temporelle. Deux campagnes de prélèvements ont été menées : l’une en septembre 2022, avec 20 échantillons prélevés en amont et dans le site de baignade pressenti, et l’autre pendant l’été 2023, avec des prélèvements sur huit jours dans cinq points différents. L’étude a étudié les paramètres sanitaires et analysé la diversité microbienne en utilisant la métagénomique. Les résultats montrent des variations significatives dans les concentrations des paramètres sanitaires, influencées par des facteurs locaux et météorologiques, soulignant l’importance d’une surveillance renforcée pour garantir la sécurité des baigneurs. De plus, aucune tendance spatiale n’a été observée pour la diversité microbienne. A l’inverse, une variation temporelle claire a été notée, possiblement liée à des paramètres physico-chimiques et hydrométéorologiques. Bien qu’aucun lien direct n’ait été établi entre la qualité sanitaire de l’eau et la diversité microbienne, l’étude met en avant les opportunités et les obstacles liés à l’utilisation de la métagénomique pour étudier la diversité microbienne dans les eaux douces.


11:55

AUTEURS

CAO Yixin, RIVIÈRE Nicolas, NAVRATIL Oldrich, HONEGGER Anne

France

Résumé : Historiquement, les baignades en rivière faisaient partie intégrante de la vie quotidienne, mais l’industrialisation, la pollution et l’apparition de piscines artificielles ont conduit à leur interdiction dans les grandes villes européennes au cours du20e siècle. Récemment, un mouvement de renaissance est apparu dans diverses communautés d’Europe. Reconnaissant que la baignade dans les rivières urbaines est un sujet intrinsèquement interdisciplinaire, le studio « Baignades Urbaines » du LabEx IMU de l’Université de Lyon a adopté des approches à la fois interdisciplinaires et transdisciplinaires pour étudier ce phénomène à travers des cas européens en 2024. Grâce à un travail de terrain approfondi au cours de l’été 2024 dans des villes européennes connues pour leurs sites de baignade fluviale traditionnels/pionniers – Genève, Berne, Bâle, Zurich (Suisse), Amsterdam (Pays-Bas), Copenhague (Danemark), Berlin (Allemagne), Paris (France) et Vienne (Autriche) – l’auteur s’est entretenu avec 25 parties prenantes, notamment des agences environnementales, des responsables du tourisme, des gestionnaires de rivières, des sauveteurs, des chercheurs et des ONG. S’appuyant sur ces données empiriques, cette présentation explorera la baignade en milieu urbain en Europe, en mettant l’accent sur les points suivants : (1) le contexte historique et le mouvement populaire actuel pour réclamer le droit de nager/baigner dans les rivières urbaines ; (2) une typologie des sites de baignade en rivière urbaine ; et (3) les défis de gestion actuels, y compris la qualité microbienne de l’eau et les stratégies de sécurité pour la prévention des noyades. Cette étude met en lumière l’évolution de la pratique des bains de rivière urbains, sa signification culturelle, les typologies de conception et les défis de gestion dans le contexte des villes européennes.