Mercredi 2 juillet – 8:30
08:30
L’état de santé des écosystèmes aquatiques : vers une méthode intégrative pour une évaluation globale.
AUTEURS
PAUL Alice, DOUSSET Sylvie, FRIES-PAOLA Cécile, CHAUVIN Christian
France
Résumé : Caractériser l’état de santé des milieux aquatiques est nécessaire pour aborder le rapport entre les individus et leur propre santé et la fonctionnalité écologique des hydrosystèmes. Cette confrontation peut s’apparenter à d’autres études investiguant le principe de « Santé unique » adopté par l’ONU pour introduire l’idée d’interdépendances entre la santé humaine, animale et environnementale (Duru, 2017). La recherche collective entre les domaines de la sociologie, de l’environnement et de l’économie permet d’appréhender les liens entre la perception du grand public sur les milieux naturels qu’ils fréquentent et la gestion écologique menée sur ces sites. C’est le cas du projet de recherche pluridisciplinaire Mental’Eau qui explore les corrélations entre l’état écologique de 36 sites (cours d’eau, plans d’eau, canaux…) sélectionnés sur le bassin de la Moselle et du bien-être des individus qui les fréquentent. Dans le cadre de cette étude, un nouvel outil d’évaluation écologique globale des milieux aquatiques a été conçu afin d’apporter un « score de santé » multimétrique aux hydrosystèmes. Cette méthode intègre un panel de critères physico-chimique, biologiques et structuraux relevés à trois échelles emboitées pour approcher de façon synthétique les différents aspects de l’état de santé des écosystèmes aquatiques.
08:50
Caractérisation des concentrations en PFAS dans les sédiments mobilisés par les projets de restauration écologique sur les marges alluviales du Rhône.
AUTEURS
LAFFONT Yoann, MOIROUD Christophe, HENRY Claire, MORA Christophe, SALHI Nedjma, MOURIER Brice
France
Résumé : La CNR porte, en partenariat avec la DREAL, l’Agence de l’Eau RMC et les territoires, un programme de restauration écologique du fleuve visant à l’atteinte du bon potentiel écologique des masses d’eau. La survenue de la crise des PFAS au cours des études de conception d’un projet de restauration, comprenant des actions de réinjection sédimentaire, situé en aval de l’une des sources industrielles identifiée, et en interface avec les usages de l’eau (adduction d’eau potable, irrigation), a conduit à investiguer la contamination des stocks sédimentaires mobilisés par le projet pour évaluer le risque sanitaire lié à l’opération. Les résultats font état de concentrations faibles au regard des rejets industriels situés en amont et dans le canal usinier. Une phase test de réinjection est prévue au démarrage des travaux, assorti d’un suivi des concentrations dans les eaux de surfaces et de nappes, pour s’assurer de l’absence d’incidence de l’opération. En outre, des analyses sont déployées à l’échelle du programme de restauration, permettant d’acquérir de la connaissance sur la contamination aux PFAS des sédiments accumulés sur les marges alluviales à l’échelle de l’axe Rhodanien.
09:10
L’impact des extrêmes hydrométéorologiques sur le cycle biogéochimique à travers le continuum terrestre-aquatique urbain
AUTEURS
Krause Stefan
Royaume Uni
Résumé : Nous présentons ici les résultats d’une surveillance in situ à haute fréquence de la qualité de l’eau à l’observatoire urbain de Birmingham, couvrant une gamme de cours d’eau d’ordre faible à moyen sur un gradient urbain/périurbain. L’analyse des relations distinctes concentration-débit de différents nutriments et fractions de matière organique fonctionnelle révèle l’existence de divers mécanismes d’activation spécifiques aux composés qui sont responsables de l’établissement de la connectivité et du mélange entre différentes sources terrestres et aquatiques. La combinaison de multiples mesures fonctionnelles de concentration-débit met en évidence l’impact des conditions préalables à l’événement non seulement pour l’initiation de différents mécanismes de transport, mais aussi pour le préconditionnement et l’activation de sources variables de matière organique de biodisponibilité différente. Nos résultats indiquent que les événements de baisse spectaculaire de la qualité de l’eau, tels que l’hypoxie d’eau douce pendant les tempêtes d’été, sont en grande partie dus à des perturbations anthropiques et à l’activation de sources de matière organique labile à base d’eaux usées, avec des impacts variables et dépendants de l’échelle à travers l’observatoire. Ces informations, uniquement possibles grâce à une surveillance in situ continue et à haute fréquence des nutriments et de divers groupes de matières organiques fonctionnelles, permettent d’identifier les conditions de déclenchement des activations de sources spécifiques de composés comme condition préalable à la conception de mesures efficaces de contrôle, de gestion et d’atténuation de la pollution.
09:30
Émissions de gaz à effet de serre dans les estuaires tropicaux : Cas du delta du Mékong et de la rivière Saigon (Vietnam)
AUTEURS
NGUYEN Truong-An, LE Thi-Minh-Tam, GRILLI Roberto, GARNIER Josette, NÉMERY Julien
France
Résumé : Les estuaires tropicaux sont de plus en plus reconnus comme des contributeurs significatifs aux émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), mais ils restent sous-représentés dans les bilans carbone mondiaux. Nous avons étudié comment l’utilisation des terres et le débit des rivières contrôlent la dynamique des GES dans le delta du Mékong et le système fluvial de Saigon (Vietnam) en combinant des mesures de CO₂, CH₄ et N₂O avec des paramètres biogéochimiques complets. Nos résultats révèlent des zones distinctes de traitement des GES façonnées par l’interaction entre l’utilisation des terres et l’hydrologie. La rivière Saigon urbanisée présentait des concentrations extrêmes de GES (pCO₂ : 6 913–11 802 ppm) coïncidant avec un appauvrissement sévère en oxygène (4–40 %) et des nutriments élevés, indiquant une décomposition intense de la matière organique. Les zones agricoles montraient des niveaux modérés de GES (pCO₂ : 2 040–4 388 ppm), avec un débit élevé assurant une dilution efficace malgré des activités agricoles intensives. Des pics de méthane ont été observés dans les zones agricoles et aquacoles, mettant en évidence une méthanogenèse sédimentaire localisée. Les zones dominées par les mangroves ont montré des dynamiques variables, avec une diminution des GES le long du gradient de salinité mais des rejets occasionnels de CO₂, potentiellement dus au pompage tidal et à la respiration des sédiments. Ces résultats fournissent des contraintes observationnelles essentielles pour améliorer les estimations des émissions de GES dans les estuaires tropicaux et seront intégrés dans un cadre de modélisation visant à simuler les émissions de GES historiques, actuelles et futures dans des conditions environnementales en évolution, en particulier dans les régions tropicales en urbanisation rapide.
09:50
Impact d’une prolifération algale toxique sur les invertébrés benthiques dans la rivière Oder
AUTEURS
DÖRGELOH Bianca, ROTHE Udo, PUSCH Martin, JÄHNIG Sonja C.
Allemagne
Résumé : Au cours de l’été 2022, la rivière Oder a connu une catastrophe écologique sans précédent, attribuée à une prolifération de l’algue toxique Prymnesium parvum. Cet événement a entraîné une mortalité massive au sein de plusieurs groupes aquatiques, notamment les poissons, les moules et les escargots, perturbant l’équilibre écologique sur une vaste portion de la rivière. Dans le cadre du projet de suivi ODER~SO (www.oder-so.info/en), des recherches approfondies sont menées pour quantifier les impacts de cette catastrophe sur diverses composantes de la biocénose ainsi que leur régénération attendue.
En lien avec ce projet, nous analysons les conséquences de cette prolifération algale sur les invertébrés benthiques. Les prélèvements ont débuté en novembre 2022 et ciblent divers habitats le long de la rive allemande de l’Oder.
Les résultats préliminaires révèlent des modifications dans la composition des communautés, avec un impact particulièrement marqué sur les Unionidés. La faune générale est dominée par les Crustacés, les Gastéropodes et les Diptères. Cette étude contribue à une meilleure compréhension de la résilience des écosystèmes fluviaux soumis à des pressions humaines multiples.