Mardi 1er juillet – 14:00
14:00
Évaluation de la santé du fleuve Ganga, en Inde, sur la base d’attributs géomorphiques
AUTEURS
SINHA Rajiv, MOHANTA Haridas
Inde
Résumé : Les rivières, en particulier les grands réseaux fluviaux, constituent l’un des systèmes de survie les plus fondamentaux qui ont soutenu les civilisations et devraient jouer un rôle déterminant dans la survie future des civilisations humaines. Une rivière ne peut être qualifiée d’écosystème sain que lorsque toute la flore et la faune dans et le long de la rivière et les cultures dans les plaines inondables sont saines et que la forme de la rivière est en équilibre. Le système fluvial du Gange en Inde est un vaste système fluvial comprenant géodiversité et biodiversité, où environ un tiers de la population indienne dépend directement ou indirectement du fleuve Ganga. Cette étude se concentre sur le développement d’un indice de santé des rivières (RHI) basé sur des attributs géomorphiques, où les paramètres de santé des rivières sélectionnés sont analysés à l’aide d’une technique de prise de décision multicritère, le processus analytique hiérarchique (AHP), dans un cadre SIG. Nous avons adopté un système de classement en cinq classes (c’est-à-dire presque intact, bon, passable, pauvre et dégradé) pour l’ensemble du système du fleuve Ganga, de Gomukh à Farakka. Les résultats de l’estimation RHI indiquent que la plupart des tronçons du fleuve Ganga dans la partie montagneuse sont dans un état « quasi intact ». Dans le contexte de l’interfluve des vallées, plusieurs tronçons entrent dans la classe RHI « bon ». La plupart des tronçons de la partie alluviale présentent un état de rivière « mauvais », principalement en raison de la réduction du débit et de l’accumulation de sédiments entraînant une dégradation morphologique. Plusieurs « points chauds » de « mauvaise » santé fluviale dans le tronçon alluvial du fleuve Ganga ont également été identifiés. Le cadre géomorphique présenté dans cette étude peut être mis en œuvre pour comprendre et évaluer les scénarios spatio-temporels d’adéquation de l’habitat, de débits environnementaux et de risque d’inondation associés à tout système fluvial.
14:20
Aggradation et élargissement dans une rivière alpine régulée par un barrage
AUTEURS
SCHIAVI CAPPELLO Niccolò, BERTOLDI Walter, ZOLEZZI Guido, SOTO PARRA Tulio
Italie
Résumé : Les barrages sont connus pour perturber le transport naturel des sédiments dans les rivières, entraînant des impacts écologiques négatifs. Cependant, dans la rivière Spöl en Suisse, en aval de la rivière Cluozza non régulée, une aggradation significative, un élargissement et un affinage des sédiments ont eu lieu au cours de la dernière décennie, malgré la régulation du barrage. Cette étude examine le rôle des événements hydrologiques artificiels et naturels dans la formation de ces changements, avec un accent particulier sur les effets d’un programme de crues écologiques lancé en 2000. À l’aide d’images haute résolution, de modèles de terrain numériques et de données hydrologiques, l’étude reconstruit l’évolution morphologique d’un tronçon de 2,6 km de la rivière. Elle met en évidence l’importance des affluents non régulés dans l’équilibre entre l’apport en sédiments et les régimes de flux modifiés, montrant comment l’événement de vidange du réservoir de 2009 et les grandes crues naturelles ont influencé la morphologie de la rivière.
14:40
Vallées et rivières, rivière et vallées : comment l’interaction des vallées et des rivières façonne les configurations d’espaces de mobilité et les implications pour la gestion
AUTEURS
MCCORD Jacqui, BRIERLEY Gary, TUNNICLIFFE Jon
Nouvelle Zélande
Résumé : Grâce à leurs interactions mutuelles, les rivières creusent des vallées de formes et de tailles différentes, et les vallées façonnent la manière dont les rivières s’écoulent à travers le paysage. Les histoires géologiques, géomorphiques et anthropiques façonnent les modèles de relief des vallées et l’espace de mobilité, influençant ainsi les emplacements et les formes d’ajustement contemporain des rivières. Étant donné que la gestion des rivières englobe l’espace de mobilité et les techniques naturelles de gestion des crues, il est important de déterminer l’espace dont chaque rivière a besoin. Pour l’instant, aucun principe bien défini n’a été établi pour répondre à cette question. Pour évaluer cela, un cadre cohérent est nécessaire pour évaluer les effets cumulatifs de l’histoire avec les impacts en cascade du changement du système à l’échelle du bassin versant. Nous développons ici un cadre géomorphique qui prend en compte l’emplacement de l’espace de mobilité, les relations de connectivité et l’impact des modifications humaines. Notre approche peut être utilisée dans toute une gamme de contextes tectoniques. Nous développons et testons notre approche des rivières Tarawera, Rangitāiki et Whakatāne, rivières adjacentes de la zone de rift qui se jettent dans les plaines de Rangitāiki en Aotearoa Nouvelle-Zélande. Ces rivières ont des espaces de mobilité et d’ajustement très différents, fournissant ainsi une bonne étude de cas pour souligner l’importance des considérations contextuelles spécifiques au bassin versant.
15:00
Ajustements fluviaux décennaux en réponse à l’exploitation minière extensive dans une rivière à lit sablonneux
AUTEURS
FERRER-BOIX Carles, MARTÍN-VIDE Juan P., SCORPIO Vittoria, PUNTÍ Pau
Espagne
Résumé : Cet article présente les résultats d’une recherche à long terme sur les ajustements fluviaux de la rivière sablonneuse La Tordera. Nous résumons les impacts anthropiques les plus importants auxquels la rivière a été soumise, principalement des extractions massives, réalisées entre les années 1960 et le milieu des années 1980. Les résultats de la recherche, réalisée en comparant des profils longitudinaux historiques et des orthophotos, démontrent que : 1) l’incision a atteint des valeurs métriques, dépassant 3-4 m autour de certains ponts. 2) L’érosion du lit de la rivière s’est accompagnée d’une réduction continue de la largeur du chenal, qui, en termes globaux, est passée de 136 m à 98 m de 1945 à 2022. 3) L’érosion généralisée du lit n’est pas terminée malgré les extractions massives terminées il y a plus de 30 ans, mais 4) les taux d’incision ont ralenti depuis 2001. Et 5) la moitié supérieure du cours étudié n’a pas subi d’érosion ou d’accumulation significative, mais la moitié inférieure a continué à s’inciser de 2016 à 2021. Cette tendance générale à la dégradation indique que l’apport de sédiments à la côte continue de diminuer, mais probablement à un rythme plus lent. La dernière grande crue de 2020 a contribué à élargir le chenal mais n’a pas arrêté la dégradation.
15:20
L’ensablement du Scorff (Massif armoricain) : Facteurs, dynamiques spatiales et effets sur les habitats de reproduction de la lamproie marine (Petromyzon marinus)
AUTEURS
DOUCERAIN Matthieu, ROLLET Anne Julia, KREUTZENBERGER Karl, DUFOUR Simon
France
Résumé : Le Scorff, fleuve côtier du sud-ouest du Massif Armoricain est, comme de nombreux autres cours d’eau au bassin versant granitique, suspecté de subir un sur-ensablement ces dernières décennies. Financé et co-piloté par le pôle pour la gestion des migrateurs amphihalins dans leur environnement (pôle MIAME, OFB-INRAE-Institut Agro-UPPA) et le LETG, ce travail s’attache d’abord à analyser les relations spatiales entre les potentiels de production sableuse des différents sous-bassins versants et le taux de recouvrement sableux des faciès d’écoulement sur le linéaire colonisable par la lamproie marine. L’évolution de ces paramètres depuis deux décennies est également étudiée. Enfin, les effets potentiels de ces apports excessifs de sédiments sableux sur les frayères de lamproie marine sont explorés. La répartition du sable s’est révélée majoritairement contrôlée par la pente et la présence des nombreux ouvrages transversaux, et localement aggravée par des facteurs complexes. Par exemple, le sous-bassin du Kerustang, très sensible à l’érosion sableuse et au sein duquel le barrage de Pont-Calleck (XIIIe siècle) a été ouvert en 2011, a depuis apporté une charge sableuse conséquente. Au regard de l’évolution de la position des frayères au cours de la dernière décennie, ce sur-ensablement ne semble pour le moment pas réduire la disponibilité en habitats favorables.
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